C : Bonjour Nathalie, Tu fais du recrutement depuis 18 ans et aujourd'hui tu es Responsable du pôle recrutement chez TUANIS. Tu as une façon bien à toi de recruter. Peux-tu m'en dire plus?
N : Pour moi le recrutement c'est une fidélisation dès le départ. Je dois créer une différence par rapport à des process qui sont pratiqués dans toutes les grosses sociétés. Comme je mets l'humain au départ de toutes choses, j'ai besoin d'écouter la personne et de connaître son histoire. Par rapport à cette histoire, je vois ce que je peux lui apporter en tant que TUANIS et en tant que Nathalie, tant sur le plan professionnel que personnel. Je valide le Savoir-Être de la personne autant que ses compétences.
C : Concrètement, cela donne quoi dans ta façon de recruter?
N : Tout d'abord, je crée une proximité immédiate avec le tutoiement, et naturellement je crée du lien dès le départ. C'est comme ça, c'est ma nature, je n'y peux rien. Selon ce que la personne va me raconter de son histoire, mon vécu va peut-être rejoindre son expérience et on pourra alors partager.
Les ESN ont souvent très mauvaise presse et je démonte cela car Tuanis n'est pas dans cette mouvance-là. Tuanis est une PME, donc quand je parle de proximité, cela signifie que lorsque j'ai besoin de faire valider une décision, je vais directement demander à Marc, notre président et j'ai une réponse immédiate. C'est génial ! Dans les grands groupes, - et je sais de quoi je parle - le process peut être très long avant d'avoir le GO. Il y a des process interminables !!! Chez Tuanis, au contraire, je participe au comité de direction et je trouve que cela est très important pour faire mon métier car j'ai une vision large des besoins de nos clients, de la stratégie d'entreprise. Je peux négocier une formation ou une augmentation très facilement.
Ensuite, je fais souvent échanger les candidats avec les collaborateurs en poste pour créer du lien et pour avoir un témoignage. J'ai toujours fait de cette manière et cela fonctionne très bien.
En résumé, je crée une relation de confiance avec le candidat.
C : En fait, c'est le lien que tu crées au départ qui fait la différence : “on est deux humains, on se parle en toute transparence”. C'est comme une sorte de pacte !
N : C'est exactement cela. Je prends toujours mon temps dans le recrutement, je qualifie bien la personne, je suis attentive à son Savoir Être et je crée du lien. Je personnalise mes annonces pour attirer les bonnes personnes. Je suis ensuite à peu près sûre que je vais mettre dans le mille.
C : Tu as travaillé dans un grand groupe et maintenant tu es dans une PME. Ta façon de travailler a dû changer, je suppose?
N: On travaille beaucoup plus sur mission que dans une grosse ESN ou j'embauchais essentiellement sur profil. J'ai toutefois convaincu Marc d'embaucher sur profil et il m'a suivi. Il suffit d'analyser tous les profils demandés dans plusieurs comptes - on appelle cela les profils miroirs - : pour tous les LINUX que j'ai embauchés, Marc m'a fait confiance. Quelque part, on prend un risque sans en prendre vraiment. J'ai une vision commerciale avec mon expérience et je travaille main dans la main avec Mathis, le commercial, on est très complémentaires.
C : C'est sûrement la clé de ton succès : recruteuse oui, mais avec une vision stratégique commerciale !
N : Oui, on est recruteuse mais aussi commerciale ! C'est important d'avoir une vision large des besoins de nos clients afin d'être efficace dans son recrutement. Je considère aussi que je dois être commerciale quand je “vends” le profil au commercial pour qu'il ait envie de l'embaucher et de le présenter.
C: En tant que PME on est sûrement moins attractif qu'un grand groupe, l'as tu ressenti dans ton travail?
N : Non, en fait ce n'est pas les goodies supplémentaires ou les grosses soirées qui attirent. C'est le fameux pacte de départ. J'ai même un avantage sur les autres car moi, en tant que Tuanis, si je dis “à taille humaine” cela a du sens ! On ne martèle pas LinkedIn de photos de grands groupes, de soirées formelles... Nous, à chaque fois, c'est intimiste. On joue sur le levier taille humaine, proximité. Chacun arrive comme il est, pas forcément en costume et on petit déjeune ensemble de façon naturelle et spontanée.
C: Maintenant tu vas nous parler du marché en général avec une nouvelle problématique pour le recrutement des profils.
N : Oui, le marché a changé. Les bons profils, les talents rares se trouvent aujourd'hui en Afrique. On vient d'embaucher une personne qui est spécialiste de systèmes d'information avec la sécurité et toutes les nouvelles technologies. Ce genre de profil en France ne se trouve tout simplement pas mais il correspond à un réel besoin des entreprises françaises.
Ces pays-là ont pris le virage avant nous dans la formation des étudiants. Certains ont déjà 5 voire 6 ans d'expérience dans ces nouvelles technologies : green IT, cybersécurité…
C : Parle nous de ton expérience avec le recrutement de ce profil en Afrique
N : Tuanis a donc été chercher des talents rares et on les accompagne pour qu'il puisse s'intégrer correctement et en douceur lorsqu'ils arrivent ici.
Concrètement, on déracine une personne. Je fais alors un premier entretien assez long pour faire connaissance, je lui présente son futur manager et Marc, notre président. Il doit se sentir en confiance. Ensuite, il a un échange avec le client et si possible avec des collègues de Tuanis déjà présents pour savoir où il va, quel va être son environnement. J'ai été en lien constant avec lui jusqu'à son installation dans son appartement. Je lui ai également trouvé un médecin, je l'ai accompagné dans l'administration courante : un peu comme un expatrié en fait ! On doit être dans un accompagnement humain pour qu'il se sente à l'aise. C'est du recrutement sur mesure pour des experts.
C: Merci Nath pour ce partage